Luemschwiller possède 3 fontaines.
Un des anciens dictons du village dit :
” Qui a bu l’eau de l’une des fontaines de Luemschwiller ne s’en ira plus.”

Histoire d’eau

L’eau, essentielle à toute vie est aujourd’hui méprisée car elle rentre dans chaque maison.
Comme pour tous les villages du Sundgau, le choix de l’implantation de notre village fut associée à la présence de l’eau.
Depuis l’origine de notre communauté, aux alentours de l’an mille, les habitants ont eu besoin d’avoir près des habitations, une eau en abondance et de qualité.
Jusqu’à la fin des années cinquante, sous la mandature du maire Paul Kuentz, quand on décide de raccorder chaque maison par des conduites en fonte, l’eau n’est accessible que par des puits ou des résurgences d’eau de fontaine. 

Luemschwiller qui est implanté à flanc de colline, sur un versant Ouest, dominant la vallée de l’Ill, est traversé par un chevelu hydrographique à fort débit.
Cette eau, omniprésente sous le sol du village est aujourd’hui canalisée et se fait totalement oubliée des habitants. Pourtant …
Tout au long des siècles, les destructions dues aux ruissèlements des eaux de pluie abondantes, nous rappelle ce don de la nature qui, s’ils ne sont pas maîtrisés, peuvent-être catastrophiques. La dernière en date au début des années soixante, ravagea notre village et inonda le village de Tagolsheim.

La circulation de l’eau vive était permise, dans la traversée de Luemschwiller par un canal en pierre de taille, qui suivait la descente de la Grand-rue, sur le côté gauche. 

Ancien bassin rue du Cuir

Fontaine rue de l’Ecole en 14-18

Les 3 fontaines et les puits communaux

Avant l’adduction d’eau, le droit à l’eau potable ne se faisait qu’à partir de puits ou de bassin d’eau. Ces bassins d’eau, (cf cadastre Napoléon 1833) très rudimentaires, au niveau du sol, étaient souvent pollués par le ruissellement des eaux de pluie et le piétinement des animaux domestiques venus se désaltérer. Ils vont être aménagés en fontaine à la fin du XIXème siècles.
 Dans les années 1860 sous la mandature du Maire Bueb, des projets sur papier de 3 fontaines monumentales en pierre de taille nous sont parvenus. La guerre de 1870, l’installation de l’administration Allemande et la construction de la nouvelle église, repousseront les projets de fontaines à l’extrême fin du XIXème siècle. 
 Deux fontaines seront construites en béton armé, la dernière en pierres de taille.


Les fontaines rue de l’Eglise et Grand rue

Au début des années 1860 le bassin d’eau qui est situé alors (plan Napoléon de 1833) contre le presbytère pose de sérieux problèmes d’étanchéité et l’eau qui s’en échappe coule dans les caves et menace la maison contiguë. Un projet de déplacement du point d’eau est prévu dans les études des nouvelles fontaines en pierres. 
 A l’extrême fin du XIXème siècle, pour ces deux fontaines, on abandonne les projets en pierres de taille que l’on juge certainement trop onéreux et un peu désuet au profit d’une méthode moderne qui va révolutionner les modes de construction : le béton armé. Les murs des bassins sont en béton et les colonnes centrales sont en grès des Vosges surmontées d’une boule qui n’existe plus sur les deux édifices.
 La fontaine de l’Eglise est certainement construite après l’édification du nouveau lieu de culte au début des années 1880.
 Celle de la Grand-Rue est édifiée en 1885 comme l’indique le millésime qui est gravé dans un cartouche (voir photo)

Fontaine de l’église avant la guerre 1914-1918

Fontaine Grand Rue avec cartouche, 1885

La fontaine de la rue de l’Ecole

C’est la seule que l’on décide de construire entièrement en pierre de taille. 
Lors de sa restauration en 2018 nous avons pu observer son mode de construction.
Les murs du bassin et le fût sont construits à l’aide de blocs taillés dans au moins trois pierres d’origine différente : Du grès rose et gris des Vosges intercalé de calcaire du Sundgau. 
Après cette constatation, nous nous sommes posé une question qui nous semble importante. En 1896 (millésime apposé sur le fût), lors de son édification et pour un coût moindre, a-t-on choisi des matériaux de bassin de fontaine recyclé. 
Toutes ces fontaines sont alimentées par deux grands réservoirs en pierres de taille, souterrains, qui sont situées rue de l’Eglise, au bas de la propriété Magny et l’autre en haut de la rue du Cuir. 

Les puits à pompe à bras

Pour compléter la répartition géographique des bassins des fontaines, des puits communaux sont creusés en bordure de la voirie. 
Un puits avec pompe à bras est installé, rue des Seigneurs, dans une abside aménagée dans le mur de clôture de l’ancien jardin du presbytère.
Un puit surmonté d’un très grand corps de pompe était situé au bas de la rue des Jardins. Elle devait servir lors du pompage de grande quantité d’eau. Une autre pompe plus petite est située à quelque distance.

Voilà résumé en quelques phrases l’histoire d’eau toujours renouvelé d’un élément indispensable à notre survie. Pendant une grande partie de l’histoire de l’humanité, elle était abondante mais difficile à récupérer, aujourd’hui elle coule dans chaque maison mais elle devient rare et fragile. Soyons économes et vigilants pour que la source ne soit jamais tarie.